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« Turquie : #occupygezi » par Sipa Press

Mardi 7 Octobre 2014

Salomé Renault, Chloé Folliot, Vanessa Vallée Classe JDA

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Contexte

Istanbul, le 28 mai 2013, Place Taksim.

Mouvement protestataire / mouvement citoyen / écologistes / protestations de riverains s’opposant à la destruction du parc Taksim Gezi / violences policières /

Le parc qui est l'un des rares espaces verts du centre d'Istanbul doit disparaître dans le cadre d’un Projet de piétonisation et immobilier qui prévoit la reconstruction de la caserne Taksim devant accueillir un centre commercial.

L’embrasement

L'évacuation brutale par la police d’un groupe occupant le parc, provoque des violences. Le mouvement prend rapidement de l'ampleur et les revendications prennent un tour plus général et politique tant il critique Recep Tayyip Erdogan alors premier ministre et son gouvernement.

https://www.youtube.com/watch?v=THNgRm2zej0

Ajoutée le 18 nov. 2012

La célèbre place Taksim d'Istanbul est en plein travaux depuis quelques jours.....un chantier gigantesque de longue haleine qui doit rendre aux piétons ce centre névralgique de la ville mais qui suscite l'hostilité et inquiétude des riverains

https://www.youtube.com/watch?v=zOM07k22nFs

La place Taksim ressemble à un champ de bataille ce dimanche matin, au lendemain d'une manifestation monstre au coeur d'Istanbul.


Dans le cadre du Prix Bayeux-Calvados des Correspondants de Guerre, l’agence « Sipa Press » expose ses photographies à l’Hôtel du Doyen en face de la Cathédrale.

Le thème de cette exposition est la violence policière en Turquie lors des manifestations. Les militants s’opposent à un projet de réaménagement du parc de Gezi mais la répression contre les manifestants est extrêmement violente. Les militants de l’Association de protection et de l’embellissement du parc de Gezi, s’opposent à la destruction du site pour un projet de réaménagement (construction d’un pont à la place du parc). Ils souhaitent que l’un des derniers espaces verts d’Istanbul soit conservé. La brutalité des policiers contre les manifestants pacifistes mobilise aussitôt les foules. Jour et nuit, ils occupent le parc pour le protéger de la destruction mais la violence des policiers ne faiblit pas. Les deux partis ont rivalisé d’imagination pour atteindre leurs objectifs. Cette exposition est un témoignage imagé du mouvement de protection pour ce parc qui s’est ensuite transformé en protestation anti-gouvernementale.


L’exposition est organisée de manière chronologique afin de suivre le combat des militants, de leur réaction au projet de construction à la victoire du gouvernement. La visite est accompagnée par un fond sonore, le battement d’un cœur. L’histoire de cette contestation est racontée grâce à des images, des textes (articles de journaux, tweets…) des productions plastiques, des vidéos et des enregistrements audio.




Jeudi 9 Octobre 2014

Salomé Renault ClasseJDA


Les portes des différentes expositions du Prix Bayeux des Correspondants de Guerre se sont ouvertes lundi 6 octobre.

Pendant toute la semaine, un public nombreux et attentif saura apprécier le travail des photographes.


A la sortie de l'exposition Turquie:#occupygezi qui se tient à l'hôtel du Doyen, une dame nous confie qu'elle est plutôt déçue, « On passe d'un extrême à l'autre ! ». Elle précise que lors de sa visite de l'exposition de Laurent Van der Stockt, 200 000 Syriens à la cathédrale, elle n'a pas reçu suffisamment d'informations, alors qu'ici, à l'hôtel du Doyen, il y en a presque trop.

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Pour elle, l'exposition sur la Turquie est beaucoup trop complexe. « On ne peut pas se rattacher à un point précis. On est vite perdu. ». « Elles sont bien, très belles. Les photos ont de magnifiques couleurs mais on retrouve trop d'informations. On peut s'y perdre » critique également un groupe d'étudiants. Ils expliquent que même s'ils ont travaillé ce contexte historique en classe, ils sont très vite perdus par le nombre de documents à leur disposition. « Ce n'est pas qu'elle n'est pas intéressante, mais il faudrait la journée pour la voir vraiment entièrement ! ».

Contrairement à ce que disent ces critiques, un jeune couple explique qu'il a aimé cette exposition sur la Turquie. « L'ordre chronologique nous a permis de suivre l'histoire de cette révolution et de la comprendre. » Mais ces visiteurs enthousiastes précisent quand même que ce n'est représentatif que de la ville d’ Istanbul et que les évènements ne se sont pas déroulés de la même manière à la campagne. Ils retiennent de cette visite l'impression d'être dans l'action grâce aux figures en 3D au centre de la salle d'exposition.


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Cette exposition sur la Turquie est un lieu où sont utilisés de nombreux supports, extraits de journaux, de reportages photos, de reportages vidéo, de reportages audio, de construction en 3D... Grâce à ces différents supports, l'histoire de cette bataille pour la préservation du parc apparaît clairement. On découvre la vie des manifestants, la solidarité, la violence de la répression policière tout au long d'une année de batailles.

Turquie, l'affrontement d'un pays divisé

Sipa Press est une agence française de photojournalisme qui a été fondée en 1973 par le journaliste, éditeur de journal et photoreporter turc Gökşin Sipahioğlu. Le siège de Sipa se situe à Paris dans le 16ᵉ arrondissement. Wikipédia

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Turquie #occupygezi » : De la manifestation écologique à la contestation politique.

Jeudi 9 Octobre 2014

Vanessa Vallée classeJDA

L’exposition présente les différents évènements qui ont eu lieu en Turquie et en particulier sur la Place Taksim à Istanbul entre mai 2013 et aout 2014.

Tout commence par une manifestation d’écologistes et de riverains de la place Taksim.Un projet d’urbanisation prévoyant la reconstruction d’une caserne et d’un centre commercial est engagé par le gouvernement d’Ankara. La construction du troisième pont sur le Bosphore qui accompagne ce projet doit transformer Istanbul pour mieux l’intégrer dans la mondialisation.

Ce projet d’urbanisation entrainerait la destruction d’un parc urbain, le parc Gezi Taksim, qui est un des derniers espaces verts d’Istanbul. Les écologistes parlent de « catastrophe écologique ». Les travaux ont commencé à la fin du mois de mai 2013. Les manifestations ont débuté au même moment, plus précisément le 28 mai 2013. Dès le début, la répression des manifestations par les forces de l’ordre a été très violente. De nombreux coups ont été échangés et des gaz lacrymogènes ont été lancés sur la foule. Recep Tayyip Erdogan devenu depuis président de la république était alors Premier Ministre.

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Le 29 mai suivant, une cérémonie officielle a lieu pour célébrer le lancement des travaux. Au même moment, des actions pacifistes sont menées par les manifestants. Dans cettecontestation, les réseaux sociaux ont eu une grande importance, notamment Twitter qui a permis d’informer les internautes, d’obtenir leur soutien et d’organiser de grands rendez-vous au parc Gezi t sur la place Taksim.

Le groupe Anonymous a aussi publié une vidéo et plusieurs tweets soutenant et conseillant les manifestants « Pour nos amis d’Istanbul, voici un guide pour se protéger des gaz lacrymogènes ».

Le 1er juin, les militants gagnent la place Taksim. Le premier ministre, Erdogan, qualifie de « vandalisme » et de « pillage » les actions contre la « transformation » du parc Gezi. A partir du 2 juin, les manifestants commencent à s’installer durablement sur la place Taksimet le 5, ils en prennent le contrôle. Le 6 juin, les musulmans anticapitalistes* rejoignent le mouvement, puis des étudiants, des partisans d’extrême gauche, des défenseurs des droits de l’Homme, des supporters de foot…

En Turquie, la fronde des islamistes anticapitalistes

Ragip Duran 10 MAI 2012 À 21:36

http://www.liberation.fr/monde/2012/05/10/en-turquie-la-fronde-des-islamistes-anticapitalistes_817895

Ils se revendiquent Jeunes Musulmans anticapitalistes (Jmac). Pour la plupart, ce sont des étudiants, certains barbus, d’autres bien rasés, des filles avec ou sans foulard islamique. «Nous voulons mettre en avant la dimension sociale et "solidariste" de l’islam», explique Ihsan Eliacik, idéologue de ce mouvement qui défraie la chronique en Turquie. Ils sont sur le devant de la scène de tous les médias depuis leur participation à la marche du 1er Mai avec une banderole clamant en turc, kurde, arabe et arménien : «La propriété appartient à Allah.» Ils scandaient«Dieu, pain et liberté» ou «Nous ne voulons pas de musulmans voleurs», tout en appelant à la lutte «contre Pharaon». Autant de références visant très clairement l’AKP du Premier ministre Erdogan


Mais le 11 juin, la police revient , des gaz lacrymogènes sont projetés sur les manifestants et les brutalités reprennent. Des journalistes sont blessés. Malgré les violences policières, sur les lieux des manifestations, des ateliers et des concerts de soutien sont organisés et les contestataires reçoivent de l’aide alimentaire.

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Le 14 juin, les représentants du collectif Taksim Solidarité rencontrent le Premier Ministre à Ankara

Recep Tayyip Erdogan leur a réaffirmé sa proposition de procéder à une consultation des habitants d'Istanbul sur ce terrain contesté alors que les manifestants avaient avoir rejeté son ultimatum leur demandant de quitter leur dernier bastion du parc Gez (source L’Obs) http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20130614.OBS3310/turquie-les-representants-de-la-contestation-recus-par-erdogan.html


Quelques jours plus tard, un hommage est organisé pour commémorer les victimes des affrontements.Les femmes dénoncent les harcèlements sexuels que subissent les manifestantes lorsqu’elles sont arrêtées et la manifestation de la Gay Pride, qui a eu lieu le 23 juin, prend également des allures de manifestation anti-gouvernementale.

Au début du mois de juillet, les manifestants tentent de rejoindre à nouveau le parc, sans succès.

A la suite à la mort d’un manifestant, le 12 septembre, les émeutes reprennent.

Malgré cela, le chantier continue.

Le 25 octobre, une grande manifestation étudiante a lieu à la suite d’un projet de construction d’une route qui passe à travers leur université.

A la fin du mois de décembre, un gros scandale éclate un scandale politico-financièr : les manifestants réclament la démission du gouvernement discrédité par des affaires de corruption.

Voir l’article du Monde

http://www.lemonde.fr/europe/article/2013/12/28/turquie-les-enquetes-qui-menacent-le-gouvernement-erdogan_4341053_3214.html


En février, un autre scandale l éclate : des écoutes compromettantes sont dévoilées, et les manifestants demandent à nouveau la démission du Premier Ministre.

Pour montrer la corruption du gouvernement, de faux billets de banques sont distribués sur la place publique.

La mort d’un jeune manifestant Berkin Elvan relance la contestation à lquelques semaines des élections municipales.


http://www.rfi.fr/europe/20140312-turquie-obseques-berkin-elvan-gezi-ali-kazancigil-manifestation/

« Des dizaines de milliers de personnes se sont réunies ce mardi matin à Istanbul à l'occasion des funérailles de l'adolescent Berkin Elvan qui avait, en marge des cortèges de juin dernier, été grièvement blessé. Cette mobilisation est-elle le signe d'une relance de la contestation ? Le politologue Ali Kazancigil décrypte la situation »


Au mois de mars, un grand meeting politique est organisé par l’AKP, le parti d’Erdogan à Istanbul, une semaine avant les élections municipales qui se sont tenues le 30 mars.

L’AKP, le parti islamo-conservateur d’Erdogan , et malgré les affaires de corruption qui touche son parti , a remporté les élections.


Erogan Grand vainqueur

http://www.liberation.fr/monde/2014/03/31/turquie-le-sultan-erdogan-grand-vainqueur-des-municipales_991986

Après les élections, de nombreuses requêtes sont émises par les partis d’opposition qui accusent le gouvernement d’avoir truqué les élections.

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En mai, une entreprise est accusée d’avoir valorisé ses profits aux dépens de la sécurité de ses salariés : 301 personnes sont mortes dans une mine. Les affaires n’ont donc pas peser sur les résultats électoraux.

Puis une mesure du gouvernement visant à accentuer le contrôle d’internet en limitant l’accès à twitter et You Tube relance les manifestations..

Lors des élections présidentielles, Erdogan est élu président sans surprise.


Selon des résultats partiels, le chef du gouvernement islamo-conservateur, au pouvoir depuis 2003, a obtenu près de 52% des voix.

http://www.liberation.fr/monde/2014/08/10/turquie-erdogan-elu-president-des-le-premier-tour_1078550

France info

Turquie : sans surprise, Erdogan élu président dès le 1e tour

franceinfo.fr

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Le premier ministre Recep Tayyip Erdoğan a donné au scrutin une envergure nationale en appelant les électeurs à trancher à cette occasion le différend qui l'oppose aux défenseurs du Parc Gezi.


Ainsi, un « simple » projet d’urbanisme à Istanbul lancé en mai 2013 a abouti à une remise en cause totale de la politique gouvernementale, mais n’a pas empêché l’élection de Monsieur Erdogan à la présidence du pays en août 2014 et son parti reste puissant. Le parc Gézi est toujours en danger. D’autres dossiers politiques complexes, comme la situation des Kurdes, émergent à la suite de ce mouvement.

Sources principales : exposition à l’Hôtel du Doyen ; articles du journal Le Monde.fr

Les manifestants de Gezi à l'hôtel du Doyen

Avec les photographies de :

– Tolga Adanali / Depo Photos / Sipa

– Yasin Akgül / Depo Photos / Sipa

– Hüseyin Aldemir / Galata Fotografhanesi / Sipa

– Abdurrahman Antakyali / Depo Photos / Sipa

– Ankar / Depo Photos / Sipa

– Kurtulus Ari / Le Journal / Sipa

– Usame Ari / Zaman / Sipa

– Sener Yilmaz Arslan / Le Journal / Sipa

– Kemal Aslan / Sipa

– Baris Baris / Depo Photos / Sipa

– Kürsat Bayhan / Zaman / Sipa

– Özgür Baykal / Sipa

– Gülnaz Bingol / Galata Fotografhanesi / Sipa

– Hazar Berk Büyüktunca / Galata Fotografhanesi / Sipa

– Ugur Can / Sipa

– Cem / Depo Photos / Sipa

– Mert Cemre / Sipa

– Pierre Crom / Sipa

– Mete Carkçi / Le Journal / Sipa

– Akin Celiktas / Depo Photos / Sipa

– Soykan Efe / Depo Photos / Sipa

– Nazim Serhat Firat / Le Journal / Sipa

– Gökhan Güngör / Depo Photos / Sipa

– Emrah Gürel / Sipa

– Kenan Gürbüz / Depo Photos / Sipa

– Ahmet Hadrovic / Sipa

– Barbaros Kayan / Sipa

– Görkem Keser / Koda / Sipa

– Mustafa Kirazli / Zaman / Sipa

– Celil Kirnapçi / Zaman / Sipa

– Yücel Kursun / Galata Fotografhanesi / Sipa

– Ömer Kusçu / Depo Photos / Sipa

– Ferdi Limani / Le Journal / Sipa

– Bahar Mandan / Zaman / Sipa

– Bülent Müftüoglu / Galata Fotografhanesi / Sipa

– Newscom / Sipa

– Metin Ofluoglu / Galata Fotografhanesi / Sipa

– Hakan Öge / Sipa

– Burhan Özbilici / Sipa

– Aykan Özener / Galata Fotografhanesi / Sipa

– Emrah Özesen / Le Journal / Sipa

– Emin Özmen / Le Journal / Sipa

– Koray Pekozkay / Depo Photos / Sipa

– Gökhan Polat / Le Journal / Sipa

– Mehmet Ali Poyraz / Zaman / Sipa

– Rodi / Depo Photos / Sipa

– Hikmet Saatçi / Depo Photos / Sipa

– Hossein Salmanzadeh / Sipa