Parcours
Étape 2
Hôtel du Doyen

L'Exposition
Derry, Irlande du Nord, 1996. © Gilles Peress / Magnum / for Imagine: Reflections on Peace
Fondation VII
En 2003, Gary Knight est revenu d’Irak après avoir photographié l’invasion du pays par les États-Unis et le renversement de Saddam Hussein. À l’instar de beaucoup de ses collègues, c’est en couvrant les conflits que Gary Knight avait défini et forgé sa carrière. Mais cette fois-là, c’était différent : épuisé de faire face à la violence, il a commencé à réfléchir à la paix.
« En repensant à tous les pays que j’avais couverts en temps de guerre, j’en arrivais à la conclusion que la paix n’était pas une réussite franche et éclatante. Dans certains cas, tout ce que l’on pouvait dire était que la paix était une solution moins pire que la guerre ; un constat qui me semblait relever d’un niveau d’exigence bien bas. La paix est imparfaite par essence. Les bienfaits de la paix sont insaisissables pour les hommes et femmes vivant actuellement dans des sociétés post-conflits. Pourquoi est-il si difficile de parvenir à une paix satisfaisante alors qu’elle est si simple à imaginer ? »
C’est cette idée qui a inspiré « Imagine: Reflections on peace », un projet qui encourage le débat et le dialogue sur la consolidation de la paix et la résolution des conflits : un recueil d’images intenses et de textes incisifs montrant une vision à petite et grande échelle de la paix, avec ses inégalités en termes de réussite économique, stabilité politique et cohésion sociale.

Le livre
IMAGINE, PENSER LA PAIX explore les conditions et les conséquences des processus de paix signés pour mettre fin aux conflits au Liban, en Irlande du Nord, en Bosnie, au Rwanda, au Cambodge et en Colombie. Des photographes de guerre et des journalistes de premier plan sont retournés dans les pays où ils avaient couvert chacun de ces conflits entrés depuis dans la mémoire et la conscience collectives. Des analystes, des juristes, des négociateurs et des victimes qui ont vécu la guerre et la paix ont ajouté leur voix au projet.
Tous ensemble, ils examinent les leçons à tirer de la paix qui a été négociée dans chacune des nations dont il est question, et comment la paix a perduré dans le temps. Avec l’espoir que cent ans après l’échec de l’accord de paix de Versailles, les générations futures comprendront comment les échecs et les succès du passé peuvent être utilisés pour construire une paix qui résistera et sera enfin durable, pour longtemps.












Comment faire ?
L'exposition présente six territoires qui connurent la " guerre" et depuis trente ans imagent "la paix"
Le Liban, Le Cambodge, La Bosnie, L'Irlande du Nord et la Colombie
Mais quelle "Paix"
Faites le tour de l'exposition, comprenez en son organisation, sa conception
Donnez votre avis ( argumentez).
Puis choisissez deux pays .
Pratiquez les
Vous aurez une production à réaliser.

LIBAN
Un peu d'histoire
Extrait
Le Liban hier (1976,1982)
Par Don McCullin
« À la tombée du soir, sous une pluie battante, j’ai couru avec les combattants de la première vague. Ils portaient tous des cagoules. Nous nous sommes planqués à l’abri d’un mur bas. De l’autre côté, on évacuait les patients d’un hôpital psychiatrique. Des gens sont apparus aux fenêtres d’une aile du bâtiment. Un des combattants des Phalanges les a hélés puis, comme il n’avait pas obtenu la réponse qu’il attendait, il a lâché une rafale de fusil automatique sur les fenêtres.
Dès la matinée suivante, cela a été un même sifflement de balles de tireurs embusqués. Tout le monde semblait s’être retranché au cœur de Karantina. On a vu arriver un vieux camion américain, un genre de pick up Dodge, surmonté d’une énorme mitrailleuse de 50 mm. Le phalangiste aux commandes déversait un feu nourri, à l’aveugle.
La situation était plus qu’effrayante, elle était dramatiquement effrayante, comme si nous étions à l’aube d’un nouvel âge des ténèbres. J’ai pris mon appareil photo, et j’ai photographié, sans m’arrêter.
J’avais des images qui pourraient montrer au monde l’énormité du crime qui venait d’avoir lieu à Karantina. »
Don McCullin, Unreasonable Behaviour (Risques et périls), nouvelle édition © Jonathan Cape, 2015
Le Liban aujourd'hui...
Le jour de la catastrophe de Beyrouth, ce 4 août 2020, la fille de Tracey et Paul, Alexandra, 3 ans et demi, est tuée par le souffle de l’explosion. Au Liban, son visage est devenu l'un des symboles de cette tragédie.
Qui est Don McCullin
C'est l'un des photographes les plus célèbres au monde : Don McCullin – Sir Don McCullin, car il a récemment été anobli par la reine d'Angleterre. Il a couvert la majorité des conflits depuis la deuxième moitié du XXe siècle, la guerre du Vietnam, la famine au Biafra… Des images de la noirceur du monde devenues mythiques. Il s'en échappe parfois en photographiant des paysages de la campagne anglaise qu'il aime tant. "Envoyé spécial" vous propose une interview rare, un témoignage très fort sur la vie de reporter de guerre.


Cet ouvrage et l'exposition réunissent des récits très personnels de paix et de réconciliation, et une remarquable sélection de photographies. Ce qui est clair, c’est que la signature d’un accord n’est pas l’aboutissement d’un processus de paix. En effet, elle n’en est que le commencement. Car ce sont les populations, restées dans leur pays ravagé, longtemps après que les négociateurs en sont partis, qui bâtissent une paix durable. Les essais présentés ici proposent une série d’enseignements sur le rétablissement et la construction de la paix dans le monde.
Jonathan Powell
Jonathan Powell est l'un des très rares prestataires privés au monde à exercer la profession de médiateur de conflit armé. Des Etats le mandatent pour négocier avec des guérillas, des séparatistes, voire des terroristes.